Dour Andon (L’eau des sources profondes)
Être attentif au monde, par l’esprit et le corps, à travers l’enregistrement, le détournement sonore ou bien par la simple écoute… les bruits de la rue, le ruisseau qui coule, les galets qui se frottent ou simplement le souffle vital, tout peut faire sens et se connecter pour re-devenir musique.
Voici donc « Dour Andon », terme breton qui désigne les réseaux d’eaux profondes, un voyage au travers des sources multiples, petites et grandes, qui nous relient et nous reconnectent au vivant, un nouveau répertoire tissé d’improvisations, de textes, de matière acoustique brute et de compositions instrumentales inspirées.
Paroles
Battements
Battement
Pas d’aile, pas d’oiseau, pas de vent, mais la nuit,
Rien que le battement d’une absence de bruits.
Guillevic, extrait de « Sphère » © Éditions Gallimard, 1963
Les loups
« Je suis là, venez, ne venez pas,
trouvez moi, fuyez, répondez-moi,
je suis votre frère, l’amante, un étranger,
je suis la mort, j’ai peur, je suis perdu, où êtes vous ?
Dans quelle direction dois-je courir, vers quelle crête, sur quel sommet ?
C’est la nuit. Percez le brouillard d’une étoile sonore, que je la suive !
Et lequel d’entre vous est à portée de voix ?
Ami? Ennemi?
Faisons meute! Nous sommes meute.
Allez ! Qui m’aime me suive !Êtes-vous là?
Je suis l’incomplet, le vôtre, l’inconsolé.
Il y a fête à faire, nous sommes sur le départ, la cérémonie est avancée, et je suis fragment.
Il y a quelqu’un ? J’ai hâte.
Joie ! Ô joie ! »
Un seul hurlement.
Extrait de Manières d’être vivant, Baptiste Morizot © Actes Sud, 2020